Vous n’en croirez pas à vos yeux. Le mode de vie réservé aux prisonniers du
Bénin est l’une des catastrophes sociales et silencieuses les plus ignorées de
tout le temps. A travers une récente enquête rendue publique par l’ONG Bénin Diaspora Assistance présidée
par Médard Koudébi, des révélations qui font froid au dos mettent à nu le mode
de fonctionnement imposé par des éhontés de responsables dans les prisons du
Bénin. Une véritable loi de la jungle, avec son corolaire d’inimaginables
commerces sans pitié au quotidien et qui enrichissent des individus, au
détriment de l’Etat béninois.
Lisez plutôt.
Loth HOUSSOU
« A ce jour, nous avons constaté un système de
racolage et de rançonnement dans plusieurs prisons du Bénin dont sont complices
les régisseurs et les gardiens de prison à travers un système de gérance par dérogation aux responsables des
bâtiments. Ce qui permet aujourd’hui à beaucoup de responsables de prison et aux
gardiens de prison de se protéger juridiquement. Etre prisonnier au Bénin,
suscite un autre enfer au-delà de la rétention.
a-) Le prisonnier Béninois, doit payer un minimum de 20.000
CFA soit 31euros pour avoir droit à un matelas.
b-) Les taxes de doigts des étagères à sommiers à deux
niveaux qui font office de lits : l’accès au premier niveau de l’étagère et
plus proche des brasseurs coutent 65.000 CFA, soit 100 euros. Le second niveau
plus proche du sol, coûte 45.000 CFA, soit 67 euros. Et pour poser le matelas
au sol nu coûte 20.000 CFA, soit 31euros. A défaut de ces différents tarifs, le
prisonnier qui dort dans les mêmes entrepôts qui fait office du bâtiment de
détention aura l’obligation de faire le balayage au réveil de tout le bâtiment,
le lavage des toilettes, le nettoyage des douches communes. Mieux, il doit être
la dernière personne à se doucher après ses corvées, bien après la douche de
ceux qui ont payé.
Ces sommes sont versées directement à d’autres
prisonniers qui sont responsables des bâtiments désignés par les régisseurs à
qui ces derniers rendent compte en retour.
c-) Pour faciliter le racolage dans les prisons et pour
faciliter les différents marchés de satisfaction de libido, une buvette interne
est souvent créée à l’Intérieur des prisons dont la gérance est confiée à
d’autres prisonniers. Ce système permet au prisonnier homme et femme de se
croiser autour de la buvette ; ce qui facilite le racolage. Une fois quand ils
s’y plaisent, les prisonniers qui veulent satisfaire leurs libidos doivent se rapprocher
du régisseur ou du gardien chef. Le tarif libido est de 50.000 CFA, soit
75euros la semaine. Somme à verser au régisseur de la prison comme droit
d’accès au couloir de satisfaction de libido. Ceux qui n’ont pas les moyens
pour payer l’abonnement semaine qui est de 50.000 CFA soit 75euros payent alors
un tarif journalière qui est de 15.000 CFA, soit 23 euros réparti comme suit :
10.000 CFA pour le régisseur (15 euros), 3.000 CFA pour le gardien chef (5
euros) et 2.000 CFA pour le responsable du bâtiment qui est le prisonnier
responsable de l’entrepôt (3 euros). Voilà la vie d’un prisonnier au Bénin.
Exemple : Le cas de la prison d’Abomey que nous avions
dénoncé en date du 21 avril 2018 est ceux-ci :
- Le premier cas, après les séances de satisfaction de
libido, le détenu ADJISSIN Nazaire a engrossé dame détenue SAMBIENI Catherine.
A la date où nous dénonçons, la grossesse était de deux mois environs.
- Le second cas, le détenu AGONGLO Bocovo a enceinté la
détenue SEGNON Christiane.
- Le troisième cas, le détenu SEGNINOU Juste a enceinté
AWELE Margueritte.
Tout ceci à cause de la cupidité très poussée du gardien
chef et ses complices. Une révélation de l’ONG BENIN DIASPORA ASSISTANCE dont
s’est saisi le Directeur de l’agence pénitentiaire du Bénin le commandant YEKPE,
en date du dimanche 22 avril 2018 en installant une commission d’enquête avec
obligation de ramener la totalité des personnes dont les noms furent cités
supra à la prison civile de Cotonou.
-
L’autre privilège, pour avoir le droit de garder un
téléphone en prison, il faut débourser une somme de 30.000 F Cfa chaque mois. A
la prison d’Abomey actuellement, ils
sont 32 à en avoir le droit. Ce qui fait un total de 960.000 F Cfa le mois. Tout
ceci, au profit de l’administration pénitentiaire, au détriment de l’Etat béninois.
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