vendredi 1 juin 2018

Vie des prisonniers au Bénin : Entre racolage, rançonnement et des avortements à répétition



Vous n’en croirez pas à vos yeux. Le mode de vie réservé aux prisonniers du Bénin est l’une des catastrophes sociales et silencieuses les plus ignorées de tout le temps. A travers une récente enquête rendue publique par l’ONG Bénin Diaspora Assistance présidée par Médard Koudébi, des révélations qui font froid au dos mettent à nu le mode de fonctionnement imposé par des éhontés de responsables dans les prisons du Bénin. Une véritable loi de la jungle, avec son corolaire d’inimaginables commerces sans pitié au quotidien et qui enrichissent des individus, au détriment de l’Etat béninois.
Lisez plutôt.
Loth HOUSSOU

« A ce jour, nous avons constaté un système de racolage et de rançonnement dans plusieurs prisons du Bénin dont sont complices les régisseurs et les gardiens de prison à travers un système de gérance  par dérogation aux responsables des bâtiments. Ce qui permet aujourd’hui à beaucoup de responsables de prison et aux gardiens de prison de se protéger juridiquement. Etre prisonnier au Bénin, suscite un autre enfer au-delà de la rétention.
a-) Le prisonnier Béninois, doit payer un minimum de 20.000 CFA soit 31euros pour avoir droit à un matelas. 
b-) Les taxes de doigts des étagères à sommiers à deux niveaux qui font office de lits : l’accès au premier niveau de l’étagère et plus proche des brasseurs coutent 65.000 CFA, soit 100 euros. Le second niveau plus proche du sol, coûte 45.000 CFA, soit 67 euros. Et pour poser le matelas au sol nu coûte 20.000 CFA, soit 31euros. A défaut de ces différents tarifs, le prisonnier qui dort dans les mêmes entrepôts qui fait office du bâtiment de détention aura l’obligation de faire le balayage au réveil de tout le bâtiment, le lavage des toilettes, le nettoyage des douches communes. Mieux, il doit être la dernière personne à se doucher après ses corvées, bien après la douche de ceux qui ont payé.

Ces sommes sont versées directement à d’autres prisonniers qui sont responsables des bâtiments désignés par les régisseurs à qui ces derniers rendent compte en retour. 
c-) Pour faciliter le racolage dans les prisons et pour faciliter les différents marchés de satisfaction de libido, une buvette interne est souvent créée à l’Intérieur des prisons dont la gérance est confiée à d’autres prisonniers. Ce système permet au prisonnier homme et femme de se croiser autour de la buvette ; ce qui facilite le racolage. Une fois quand ils s’y plaisent, les prisonniers qui veulent satisfaire leurs libidos doivent se rapprocher du régisseur ou du gardien chef. Le tarif libido est de 50.000 CFA, soit 75euros la semaine. Somme à verser au régisseur de la prison comme droit d’accès au couloir de satisfaction de libido. Ceux qui n’ont pas les moyens pour payer l’abonnement semaine qui est de 50.000 CFA soit 75euros payent alors un tarif journalière qui est de 15.000 CFA, soit 23 euros réparti comme suit : 10.000 CFA pour le régisseur (15 euros), 3.000 CFA pour le gardien chef (5 euros) et 2.000 CFA pour le responsable du bâtiment qui est le prisonnier responsable de l’entrepôt (3 euros). Voilà la vie d’un prisonnier au Bénin.
Exemple : Le cas de la prison d’Abomey que nous avions dénoncé en date du 21 avril 2018 est ceux-ci :
- Le premier cas, après les séances de satisfaction de libido, le détenu ADJISSIN Nazaire a engrossé dame détenue SAMBIENI Catherine. A la date où nous dénonçons, la grossesse était de deux mois environs.
- Le second cas, le détenu AGONGLO Bocovo a enceinté la détenue SEGNON Christiane.
- Le troisième cas, le détenu SEGNINOU Juste a enceinté AWELE Margueritte.
Tout ceci à cause de la cupidité très poussée du gardien chef et ses complices. Une révélation de l’ONG BENIN DIASPORA ASSISTANCE dont s’est saisi le Directeur de l’agence pénitentiaire du Bénin le commandant YEKPE, en date du dimanche 22 avril 2018 en installant une commission d’enquête avec obligation de ramener la totalité des personnes dont les noms furent cités supra à la prison civile de Cotonou.
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Un médecin légiste et une sage-femme fut commis pour procéder à des tests suivis des auditions de toutes les parties mises en cause. Ces tests scientifiques nous ont donné raison. Le comble, ils ont révélé deux cas d’avortements qui ont eu lieu à des dizaines de kilomètre ; plus précisément dans un cabinet médical à Bohicon, selon nos enquêtes. Par la même occasion, nous avons été informés que le régisseur de cette prison est parti à bord de sa voiture accompagné des femmes prisonnières avortées de la prison le samedi 21 avril 2018 à 16h pour Bohicon ; lieu des avortements et n’est revenu à la prison suivi de ces dernières à 21h 04 mn.
L’autre privilège, pour avoir le droit de garder un téléphone en prison, il faut débourser une somme de 30.000 F Cfa chaque mois. A la prison  d’Abomey actuellement, ils sont 32 à en avoir le droit. Ce qui fait un total de 960.000 F Cfa le mois. Tout ceci, au profit de l’administration pénitentiaire, au détriment de l’Etat béninois.

A la prison d’Abomey-Calavi, l’ancien régisseur, le capitaine  ZOGLOBOSSOU actuellement hors du Bénin et son gardien chef DANSOU ont installé un grand marché de chanvre dans la prison dont le détenu DJEHONUKÉ GILDAS s’occupait de la vente. Malgré les preuves et après  le rapport transmis au colonel DANSOU par le commandant Jean LOKOTO  avant la fusion, jamais le régisseur trafiquant n’a jamais été inquiété ».


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