Crise
pré-électorale au Bénin
Candide Azannaï accuse le régime
Talon et invite le peuple à contrer un complot suicidaire
Publié le 28/03/2019
Par Loth HOUSSOU, La TEMPETE
Candide Armand AZANNAI
Dans une déclaration rendue publique
hier mercredi 27 mars 2019 dans une salle de conférence du Bénin Marina hôtel, l’ancien
Ministre de la Défense du régime de la Rupture et président du parti de
l’opposition Restaurer l’Espoir a, à nouveau, vitriolé ouvertement le mode de
gouvernance « anti-démocratique » du Président Patrice Talon qu’il
accuse d’être le responsable de l’impasse électorale au Bénin.
Lisez plutôt l’intégralité de ladite
déclaration lue devant un parterre de professionnels des médias et des
représentants de la classe politique de l’opposition.
« IMPASSE
ÉLECTORALE ET CRISE PRÉÉLECTORALE : LIMITES INTERDITES PAR L’ARTICLE 66 DE LA
CONSTITUTION DE DÉCEMBRE 1990 »
Mesdames et
Messieurs,
Chers
invités,
Mesdames et
Messieurs les journalistes,
Militantes
et militants,
Permettez-moi,
d’engager cette séance de déclaration politique commentée avec Karl MARX:
« L’histoire
se répète tout d’abord comme une tragédie, après comme une farce. »
K. MARX.
Notre pays
est face à son destin.
Je voudrais
avant tout propos, saluer votre présence ici cet après-midi.
J’ai pris
l’habitude de m’adresser à vous chaque fois que je pressens la nécessité de le
faire au nom de l’intérêt général.
Notre pays
amorce un virage délicat et ceux qui le gouvernent en ce moment, ne me
paraissent pas entrain de mesurer toute la gravité de leurs propensions
suicidantes à se croire au nom de la prétendue toute puissance de l’argent,
tout permis en système de démocratie moderne fondé sur les exigences de l’Etat
de droits.
La corruption
des lois par abus de la vénalité pathologique des législateurs soumis par
l’ignorance, la nécessité et la couardise expose à suffisance comment le
pouvoir de la rupture fait basculer la Démocratie et l’Etat de droits en un
régime despotique de type ploutocratique par l’instauration d’un État de lois
caractéristiques d’un pouvoir autocratique.
Il y a une
confusion entre État de lois et État de droits qu’il convient de dénoncer afin
de nous en prémunir. Lorsque les lois nuisent aux valeurs, aux principes, et
aux droits fondamentaux de la personne humaine, l’Etat qui s’en prévaut cesse
d’être un État de droits. Un tel État qui se fonde sur des lois iniques,
injustes, incongrues et inapplicables perd dans cette condition le statut de
Démocratie moderne et d’Etat de droits.
Nous sommes
dans un tel cas actuellement en République du Bénin.
C’est face à
cette évidence suite à la déclaration faite par le Chef de l’Etat Monsieur
Patrice TALON le 06 mars 2019, et après l’évaluation de la stratégie du
pourrissement que déploie actuellement les relais parlementaires du pouvoir de
la rupture, que je voudrais m’entretenir avec vous sur l’impasse électorale et
la crise politique conséquente.
J’évoquerai
les limites interdites de franchissement par l’article 66 de la Constitution de
la République .
Je
réitérerai l’appel à la rencontre de l’ensemble de la classe politique en vue
de solutions consensuelles pour une sortie de crise apaisée.
Je finirai
par nous rappeler que le choix de ce jour 27 mars 2019 est pour marquer l’an 2
de mon retrait volontaire du Gouvernement et de l’équipe de la rupture.
J’inscris mon action de ce jour comme un nouvel avertissement dans la même
ligne sacrificielle du 27 mars 2017.
LE CONTEXTE
ACTUEL :
La majorité
parlementaire soutenant le pouvoir de Patrice TALON a poussé aux votes les «
yeux fermés », de lois inopérantes, gorgées d’incongruités donc inapplicables.
Ainsi, la
mise en œuvre de la loi sur la réforme du système partisan et de celle sur le
Code électoral a conduit à une situation d’impasse électorale.
L’opposition
appelle à une concertation de la classe politique en vue de solutions
consensuelles le 19 février 2019.
Le Président
Patrice TALON esquive le 25 février 2019.
Un complot
de retour à un parlement de type ANR (
Assemblée Nationale Révolutionnaire ) est ourdi par le pouvoir de la rupture
avec Patrice TALON lui - même à la manette.
La CENA a
été contrainte visiblement à prêter faveurs aux seules deux formations
politiques de Patrice TALON érigées par obscurantisme d’Etat en partis
politiques. Et par enchantement ces deux seuls désormais partis - le bloc
républicain ( br ) et l’union progressiste ( up ) - sont qualifiés pour prendre
part aux élections législatives du 28 avril 2019.
Toute
l’Opposition est exclue.
Tous les partis
politiques estimés hostiles à Patrice TALON sont disqualifiés.
Une crise
politique s’installe.
La
communauté Économique des États de l’ Afrique de l’Ouest CEDEAO est saisie.
Le 06 mars
2019, le Président Patrice TALON reconnaît l’impasse et appelle dans une
déclaration publique à une sortie de crise.
Mais dans
les faits, il choisit la voie du pourrissement et de l’enlisement :
- Il confie
au Président de l’ Assemblée Nationale Me Adrien HOUNGBEDJI, le dénouement de
cette crise ( feignant d’ignorer le rôle
de celui-ci dans le vote des lois inapplicables qui plombent actuellement
l’organisation apaisée des élections législatives du 28 avril 2019 );
- Il ne
rappelle à l’ordre ni les membres de son Gouvernement qui continuent de
déclarer que seuls les deux partis politiques du Président TALON prendront part
aux élections législatives du 28 avril 2019, ni ses députés du bmp qui se
déclarent avec véhémence hostiles à toute solution consensuelle de sortie de
crise.
Et ça traîne
depuis le 06 mars 2019. Pourtant, il y a urgence à agir.
L’Opposition
depuis le 18 février 2019, ne cesse d’attirer l’attention de l’opinion
nationale et internationale sur le coup de force planifié et en cours
d’exécution au BÉNIN contre la première démocratie issue de la première Conférence
Nationale pacifique en Afrique.
La
responsabilité personnelle de Patrice TALON est engagée contre l’ordre
républicain et démocratique hérité de la Conférence Nationale de 1990.
LA
PRÉCONISATION :
1 -
Méthodologie :
•
Concertation de la classe politique en configuration Opposition / Mouvance à
l’effet de la réalisation d’un large consensus sous la médiation d’une
personnalité indépendante et crédible.
• Traduction
à l’ Assemblée Nationale du consensus obtenu en actes législatifs par
l’adoption de nouvelles lois garantissant des élections inclusives et dans un
climat apaisé.
• Prise
d’actes réglementaires conformes aux exigences du consensus obtenu.
• Mise en
place d’un mécanisme de suivi et de facilitation de mise en œuvre des mesures
arrêtées par la feuille de route du consensus qui a force exécutoire.
2- Éléments
excluants:
• Le risque
de retour à la pensée unique par l’initiative de deux partis politiques par le
Président de la République Monsieur Patrice TALON :
Les partis
bloc républicain ( br ) et union progressiste ( up ) sont la création du
Président de la République Monsieur Patrice TALON. En réalité, il s’agit de
deux sections figurées d’un parti unique déguisé et fantôme érigé sur le socle
politique du BMP. Nous sommes dans le cas d’un parti - Etat de type nouveau.
Il faudra
interdire de telle pratique visant à la falsification du système partisan et à
une fausseté du jeu démocratique.
Aucune
individu ne doit ni promouvoir, ni créer plus d’un parti politique. Le br et
l’up doivent être dissouts. En ne le faisant pas, le risque est le contrôle par
une seule fraction politique et de l’espace réservé à majorité et de l’espace
réservé à l’Opposition au profit d’un seul homme - le promoteur - ici Patrice
TALON.
Nous sommes
dans le cas d’une confiscation du pouvoir législatif par Patrice TALON, par le truchement d’une parodie
électorale en perspective et nous devons
tous, nous dresser contre.
• Le
certificat de conformité :
Le
certificat de conformité est inventé pour aider les formations BR et UP à
franchir le cap de l’article 19 de la Charte des partis politiques et pour
confisquer le récépissé des partis politiques de l’Opposition bénéficiaires des
dispositions transitoires de l’article 56 de la même loi.
Le 14
février 2019, le Ministre de l’Intérieur s’en justifiait avec peine.
Les réformes
projetées sous le couvert de la Charte des partis politiques et du Code
électoral sont des alibis pour ourdir la décapitation du pluripartisme et pour
l’instauration du monolithisme politique de tristes mémoires; tous nous devons
nous lever contre ce complot, cette dérive despotique.
Le
certificat de conformité doit être dénoncé, interdit et supprimé.
• Les
alliances entre partis politiques :
La politique
est essentiellement fondée sur le couple alliance /mésalliance. La dialectique
entre les combinaisons d’idées, de visions est fonction des rapports de forces
à travers les équilibres entre jeux et enjeux politiques sur l’échiquier
politique. Les alliances constituent un facette existentielle de la liberté
d’association, fondement et présupposé majeurs de la démocratie moderne et il
est une incongruité de vouloir les interdire. Nous devons nous dresser contre
toute ruine du substrat de la politique en démocratie moderne que constitue le
couple alliance/mésalliance.
• L’article
242 et la falsification de la représentativité:
Hormis
l’illisibilité de cette article par ceux-là mêmes qui l’ont inspiré, c’est
l’illogisme du seuil de 10% au plan national qui vide le Code électoral des
exigences que sont l’équité et la justice sans lesquelles aucune disposition ne
saurait acquérir le statut de loi.
L’imposition du seuil de 10% est une source potentielle du vol aux
électeurs concernés du suffrage exprimé par eux dans leurs circonscriptions
électorales, avec le risque de l’instauration d’une démocratie à représentation
injuste, tronquée et faussée.
•
L’indécence de la caution de 249 Millions :
Il s’agit
d’une indécence ridicule et avilissante. Il convient de ne pas nous divertir sur
cette singularité béninoise, inexistante nulle part au monde qui renseigne sur
la psychologie pathologique des auteurs de la sélection du droit électoral par
la discrimination censitaire. Ici, c’est l’intrusion de la perversion de
l’argent avec le risque de l’instauration de l’apartheid électoral sans aucun
compte tenu du pouvoir d’achat très faible, caractéristique du béninois dans sa
larges diversité d’une région à une autre, d’une catégorie sociale à une autre
et même au sein des mêmes classes sociales ou des mêmes communautés...
Nous devons
nous dresser contre une telle moquerie envers les plus pauvres porteurs
pourtant de plus grande probité envers l’intérêt général.
3 -
Rencontre SOGLO/TALON :
Il se dégage
un contraste entre optimisme du Président SOGLO et pessimisme du double langage
du clan TALON. TALON a accordé de recevoir SOGLO à la demande de SOGLO. Quel
est le bilan de cette rencontre ?
La piste
HOUNGBEDJI montre ses limites et échoue. Le pourrissement continue de plus bel
avec les thuriféraires de Patrice TALON retranchés au sein du BMP et sous
l’armure prédatrice de la dictature de la majorité parlementaire.
Qu’en est-il
de l’engagement fait par Patrice TALON
et rapporté Nicéphore SOGLO ?
Je cite :
« Deux
points majeurs méritent d’être soulignés :
1- Il mettra
tout en œuvre, malgré les difficultés prévisibles, pour revenir aux lois qui
ont permis son élection en 2016 sans qu’il soit besoin de toucher à la
Constitution de 1990.
2- Il est
aussi disposé à examiner favorablement, et dans les meilleurs délais, la
proposition de Monseigneur GANYE, d’une loi d’amnistie en faveur de nos
compatriotes actuellement en exil. »
Nicéphore D.
SOGLO, Déclaration sur la crise de la Démocratie au Bénin le pays des
Conférences Nationales Souveraines en AFRIQUE, Cotonou ,21 mars 2019.
Même si pour
être bien vu dans ce pays, nous devons nous résoudre à la sagesse des trois
singes et que je dois laisser chacun à son examen de conscience, nous devons
exiger de la Présidence de la République une déclaration officielle sur ces
engagements qui auraient été pris par le Président Patrice TALON tel que
rapporté par le Président Nicéphore SOGLO.
4 -
Comprendre ce qui est en jeu et quel est l’enjeu :
Nous sommes
dans un coup d’Etat mafieux au Bénin. Ici, sous le pouvoir de la rupture,
l’argent remplace le kalachnikov. Une excessive vénalité a ruiné toute dignité,
tout sérieux et toute crédibilité à la plupart des acteurs politiques. La
déchéance du politique a atteint un pourrissement tel que l’impression me ronge
de me résoudre à suspecter que chacun attend son prix pour rompre l’identité
entre sa conscience, son être et son paraître.
A la limite, parmi le peu de crédibilité qui existe encore, beaucoup ne
comprennent pas ce qui se joue ( le coup de force en cours ) et ce qui est
l’enjeu ( le pluralisme politique, la Démocratie et l’Etat de droits ).
Certains
esprits réducteurs ne s’efforcent par d’examiner les faits sans les œillets des
préjugés. D’autres épargnent les faits au profit d’égarements fixés sur l’ignorance et l’inconscience. Il y
en existe qui ont fait le choix de n’orienter leur libre-arbitre que sur le
soutien 100% aveugle à tel ou le dénigrement 100% aveugle à tel autre.
La politique
est discours. Mais pas n’importe quel discours. Le discours politique est exigence
de pertinence. La pertinence en politique est éprouvée par la résistance aux
exigences des valeurs et des principes inscrits dans le marbre constitutionnel.
Qu’est-ce
qu’un coup de force ?
« Un coup de
force consiste, in globo, en une opération
qui vise sans tenir compte des principes ou des procédures mises en place, à
prendre le pouvoir ou à le renforcer». Me DORLEAN Jean Fritz Noldy.
Nous avons
cette expression de coup de force dans l’article 66 de la Constitution, article
66 qui évoque en le réprimant le « cas
de coup de force quelconque »
Le concept «
coup de force est également utilisé dans le domaine administratif précise
l’auteur de cette signification.
Qu’est-ce
qu’un coup d’Etat ?
C’est « un
acte d'autorité consistant dans une atteinte réfléchie, illégale et brusque,
aux règles d'organisation, de fonctionnement ou de compétence des autorités
constituées, atteinte dirigée, selon un plan préconçu et pour des raisons
diverses, par un homme ou par un groupe d'hommes réunis en un parti ou un corps
; dans le but soit de s'emparer du pouvoir, soit d'y défendre ou d'y renforcer
sa position, soit d'entraîner une simple modification de l'orientation
politique du pays ». ( Source : Wikipedia ).
« Un coup
d'État se définit seulement comme étant un coup de force dans le but de
s'accaparer du pouvoir politique en utilisant des procédés illégaux », ajoutera
Me DORLEAN .
Dans le cas
qui nous intéresse, c’est la corruption qui abuse de la cupidité et de la
vénalité de la quasi - totalité de la classe politique de notre pays.
Mais je
n’occulte pas que le coup d’Etat peut - être armé; on parlera de putsch ou coup
d’Etat militaire.
Ce qui est
en cours est le vol des législatives de 2019, des présidentielles de 2021 en
passant par la mise à sac de la Constitution de décembre 1990, le vandalisme
des élections communales, municipales et locales de l’année prochaine.
Nous sommes
devant un hold-up mafieux et rocambolesque sur la Démocratie moderne, sur
l’Etat de droits, sur les Acquis du Renouveau démocratique.
Je vous
l’avoue, nous sommes entrain de vivre les derniers moments d’un Bénin, État de
droits et de Démocratie moderne.
5 - Les
limites interdites par l’article 66 de la Constitution de la République :
La
Constitution a prescrit à chaque citoyen ce qu’il doit faire en de pareilles
circonstances. Nous avions en 1990, prévu qu’un jour des délinquants d’un type
crapuleux, une fois le sommet de l’Etat atteint, pourraient être atteints de la
folie de l’érosion et de la remise en cause du pacte républicain.
Quelle est
la nature du régime politique de la République du Bénin ?
Rappelons
que c’est la République du Dahomey (
1958 ) entre temps appelée République Populaire du Bénin ( en 1975 ) qui est devenue le 1er mars 1990,
la République du Bénin. Elle a pour fondement, la Démocratie moderne, l’Etat de
droits, le pluralisme politique.
Chacun devra
retenir cette caractéristique de la République du Bénin.
Ces trois
clôtures de notre pays ne sauraient être démolies par l’un quelconque d’entre
nous.
Ne pas le
retenir amènera à croire et à faire croire qu’au Bénin, tout est permis
impunément.
6 - Limites
interdites :
A l’examen
de la situation que nous vivons, et que nul n’ignore nous avons décidé de
rappeler à chacun le libellé de l’article 66 de notre Constitution qui fixe des
limites politiques infranchissables en République du Bénin.
« Article
66:
En cas de
coup d’Etat, de putsch, d’agression par des mercenaires ou de coup de force
quelconque, tout membre d’un organe constitutionnel a le droit et le devoir de
faire appel à tous les moyens pour rétablir la légitimé constitutionnelle, y
compris le recours aux accords de coopération militaire ou de défense
existants.
Dans ces
circonstances, pour tout Béninois, désobéir et s’organiser pour faire échec à
l’autorité illégitime constituent le plus sacré des droits et le plus impératif
des devoirs ».
Nous
invitons tous le peuple et tous les démocrates indépendants et libres à rester
mobilisés, engagés et prêts pour empêcher toute forfaiture et toute remise en
cause de la profession de foi de la République telle consignée dans le
préambule de la Constitution de 1990.
7 - Appel à
la mobilisation générale
Mesdames et
Messieurs,
Chers
invités,
Mesdames et
Messieurs les journalistes,
Militantes
et Militants,
Notre pays,
à grand pas fonce vers un désastre despotique et un déni de démocratie à
travers le complot qui se prépare minutieusement contre les élections
législatives du 28 avril 2019.
Nous avions
avec les FCBE et avec les partis politiques qui partagent notre engagement libre
de défendre la Démocratie et l’Etat de droits quoiqu’il peut nous en coûter,
donné l’alerte le 18 février 2019. Le 19 février 2019 nous avions appelé le
Chef de l’Etat Monsieur Patrice TALON à sa responsabilité en lui indiquant la
voie prévue par la Charte Africaine sur les élections, les accords de BAMAKO,
de DAKAR, de LOMÉ et surtout les exigences de la CEDEAO : la réunion de
l’ensemble de la classe politique en vue de solutions consensuelles pour
l’organisation dans climat apaisé des élections législatives inclusives,
crédibles.
Le 06 mars
2019, date à laquelle le Président de la République a reconnu l’impasse
électorale, tout devrait être mis en œuvre, afin que la recherche du consensus,
se fasse simultanément avec l’arrêt du processus électoral.
Hélas!
Nous
assistons à une comédie politique, qui n’est rien d’autres que la carte du
pourrissement.
Au cours de
la plénière du vendredi 22 mars 2019 à l’Assemblée Nationale, le Député André
OKOUNLOLA dans son intervention a dit :
« si le
consensus pour vous de la minorité, c’est que nous puissions remettre en cause
ce que nous avons voté dans le code électoral, alors vous ne l’aurez jamais,
car nous n’allons jamais vous le concéder ».
Distraire
les acteurs politiques nationaux, souffler le chaud et le froid avec la
communauté internationale et sous-régionale, faire du dilatoire à l’Assemblée
Nationale, tenir un double langage d’une part avec le médiateur imposé, Maître
Adrien HOUNGBEDJI et d’autre part radicaliser les positions de sa majorité
mécanique à l’Assemblée Nationale, voilà le tableau lugubre et pas sincère sur
lequel jouent le régime actuel et ses soutiens au parlement.
L’opposition
joue la carte de la franchise et du dialogue dans un contexte où la mouvance
présidentielle ruse et prépare le pire pour notre démocratie.
Des appels
et des mots d’ordre populaires de résistance nationale seront lancés sans
autorisation en fonction de notre appréciation de l’évolution de cette impasse
électorale et de cette crise préélectorale occasionnée de toute pièce par le
pouvoir dit de la rupture.
Enfin,
aujourd’hui 27 mars 2019, il y a deux ans que redoutant les conséquences
dommageables de ce qui se complote, j’ai décidé non seulement de m’en séparer
mais également de le combattre.
Mon combat
n’est dirigé contre la personne de qui que ce soi.
Certains
pensent que je suis contre la personne de Patrice TALON. Il ne s’agit pas de sa
personne mais je ne suis pas d’accord avec le troc de la Démocratie moderne, de
l’Etat de droits, des Acquis de la Conférence Nationale auquel s’adonne sa
politique contre le retour à un despotisme grégaire au profit d’intérêts
particuliers.
Mon combat
est un combat pour la préservation des engagements de la Conférence Nationale
de février 1990 tels que consignés dans la Constitution de la République
surtout en son préambule.
Mon combat
est pour l’amélioration des conditions de vie de nos communautés.
Je ne cours
derrière ni grade, ni poste encore moins derrière aucun avantage, aucune
matérialité.
Ce dont il
est question, est plus grand que les calculs particuliers - logos et egos,
petits sièges de députés serviles, strapontins politiques et affairisme...
- il s’agit de la préservation de la
Démocratie moderne, de l’Etat de droits et du pluralisme politique, de
l’observance de la profession de foi de la République du Bénin telle que
consignée dans le préambule de la Constitution de 1990.
Je voudrais
m’acquitter d’une promesse faite tout au début de cet entretien, vous offrir un
mot d’espoir avec Conficius :
« Notre plus
grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de nous relever à chaque fois
que nous tombons.»
CONFICIUS.
Je vous
remercie.
Vive le
Bénin;
Vive la
Démocratie;
Vive les
Forces politiques de l’Opposition libre, indépendante et crédible;
Dieu bénisse
le Bénin.
Nb:
Déclaration lue et commentée devant la presse - BÉNIN MARINA HÔTEL ( ex-SHERATON
HÔTEL ) - COTONOU, 27 mars 2019 )- Présentation : Candide Armand Marie AZANNAÏ,
Ancien Ministre de La Défense Nationale, Président du Parti « RESTAURER
L’ESPOIR » ( RE ).
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